Deuxième enfant d’une famille nombreuse, Mamy a vu le jour dans un quartier périphérique et populaire à l’ouest de la capitale .

Tout a concouru pour faire de la vie de Mamy, celle d’un artiste.
En effet, son père, Randria RAKOTOARIMALALA était un auteur-compositeur de renommée avec une voix chaude de ténor et qui en dehors des chansons de variétés s’est particulièrement orienté vers les chants des groupes choraux dont il est l’animateur de celui de sa paroisse.

Quant à sa mère, RASOARINERA Berthe, une chanteuse à la voix mélodieuse d’une soprano et dont le timbre n’est pas émoussé par l’âge.

Enfant, Mamy RAKOTOARIMALALA a reçu une excellente éducation religieuse et c’est à l’occasion des concerts et des fêtes organisées au temple ou en famille qu’il a fait ses premières armes d’artiste.

Mamy, un jeune homme assez svelte mais taillé en athlète, au visage souriant, au regard malicieux mais parfois rêveur, aime l’humour, et à l’image de son père, il adore les cercles amicaux et familiaux.

Très rapidement brossé, ce qu’est Mamy en tant qu’homme, mais dans le milieu artistique, le connaît-on assez ?

Très jeune, Mamy a déjà fait preuve de talent artistique et cela n’étonne personne, car chez lui, toute la famille est artiste.
Adolescent, tous les samedis et pendant les vacances scolaires, Mamy s’inscrit en tant qu’acteur amateur à une troupe de théâtre dont le directeur est un ami de la famille, le regretté Odéam RAKOTO.
Guidé par ce maître, Mamy devient professionnel en 1956 et reste dans une seconde troupe, celle de Lesth ANDRIAMBELO.
Ces deux troupes, deux écoles, constituent le véritable point de départ de la vie artistique de Mamy.
Cependant, il ne s’est pas contenté de jouer du théâtre mais s’est mis à écrire et à composer des chansons, talent qu’il a hérité de son père.

1956, Mamy publie sa première composition, une chanson folklorique intitulée « Lalao Mahafinaritra ». Un deuxième titre, mais cette fois du genre variété, n’a pas tardé à suivre : « Sitrakao ». Depuis, Mamy n’a pas arrêté d’écrire et de composer des chansons de tout genre, entre autres, satiriques, patriotiques.
Bien souvent, Mamy interprète lui-même ses chansons en se faisant accompagner par ses frères et sœurs.
De 1968 à 1969, il exploite son talent de chanteur et entre dans la troupe du jeune et talentueux M.R. RAZAFY.
Acteur professionnel, auteur-compositeur, et interprète, Mamy dispose d’assez d’éléments pour devenir auteur dramatique et ne s’est pas arrêté de perfectionner sa culture générale.

En 1962, Mamy sort et fait jouer sa première pièce dramatique.Il est l’auteur de plusieurs autres pièces, à savoir :
« TOMBOZARA, TSINGERIMPANINA, TONOM-BAVAKA HO ANOA, FITIAVANA MARINA,SAN-GODIM-PITIA na FITIAVANA TAON-JATO FAHA 20».
Mais la plus célèbre et sans conteste, « NY FITIAVAKO », lancée en 1965, a eu un record inégalé. La Troupe de Mamy « Ny Valiha » l’a présenté 127 fois sur les plateaux de la capitale.
Les pièces dramatiques de Mamy embrassent tous les genres, mais il excelle dans le genre classique au sein duquel s’affrontent toujours deux sentiments antagonistes, en un mot un type racinien.
Mamy n’est pas un artiste « statique », il bouge, il remue et quand il joue ou qu’il chante, il agrémente ses présentations de figures qui lui sont propres et correspondent bien souvent à la réalité malgache.
Mamy, cet éternel insatisfait, ne se contente pas de l’à peu près, a toujours aspiré à devenir un artiste « complet ». Il veut pénétrer les secrets de la danse et s’est mis à apprendre son langage.
Cette dernière branche l’a conduit automatiquement vers la mine.
Aussi, ne s’est il pas contenté d’être acteur et auteur dramatique, mais à partir de 1961, il suivait des cours de mise en scène auprès du célèbre acteur, metteur en scène français, Raymond HERMANTIER. Cette formation dure jusqu’en 1964, date à laquelle Mamy est devenu metteur en scène et maître chorégraphe attitré auprès de Radio Madagascar.
À cette époque, Mamy crée, pour la première fois dans les annales du spectacle Malagasy la danse expressive.
Plus il apprend, plus il se rend compte de son ignorance de l’art. Mamy essaie d’atteindre la perfection et en 1964 se remet à étudier la chorégraphie pour améliorer son style et trouver mieux encore.
Il est donc entré au Centre Culturel Albert Camus et au Centre Culture Américain où à l’époque étaient dispensés des cours de danse de tout genre ;folklore - classique - moderne.

Mamy est un artiste à dimension internationale, car il a eu plusieurs occasions de présenter son talent intarissable, ses qualités artistiques au-delà des frontières nationales. C’est ainsi qu’en :

• 1961, pour la première fois avec la troupe RAVINALA, il effectue une tournée à travers plusieurs pays d’Europe, avec le rôle de danseur principal.
• De 1964 à 1972, il était à la tête de la troupe nationale malgache , en tant que directeur artistique, marqué par quelques déplacements de représentation en Afrique et dans les îles de l'océan indien.
• 1966 et 1969, il dirige la troupe artistique nationale au Malawi et à l’Ile Maurice;
• 1970, Mamy participe au Festival de Royan ( France) en compagnie de la troupe de Mpilalao SAHONDRAFININA;
• 1976, Mamy fait partie de la troupe nationale en Algérie.

Mais Mamy RAKOTOARIMALALA veut voler de ses propres ailes, ainsi depuis 1969, il crée sa propre troupe au sein de laquelle se retrouvent frères et sœurs ainsi que des amis. La troupe VALIHA a vu le jour et Mamy en est le Directeur.

Mamy, un artiste touche à tout ?
Non! ... Un phénomène de l’Art?
Peut-être ! Un artiste tout court,...bien accompli?
Oui! Tout ce qu’il a appris, il l’a fait avec amour et ne s’arrête que jusqu’au bout. Mamy amoureux de la perfection continue de lutter contre lui-même, contre des artistes pour que ce qu’ils font soit digne du nom d’ART...
Mamy vit et respire par l’ARt.Il n’y a pas une minute de sa vie qui ne baigne pas dans le milieu artistique, car Mamy est photographe d’ART de son état.
Mamy, ce jeune premier du spectacle Malagasy continuait à faire du chemin pour essayer d'atteindra la perfection tant souhaitée.